Dès le commencement de la Première Guerre Mondiale, quatre Escadrilles du RFC (Royal Flying Corps - Corps d’Armée aérien), (Nos 2, 3, 4, & 5, équipées d’une grande variété de marques d’avion), s’envolèrent pour France afin de rejoindre la BEF (British Expeditionary Force – Force Expéditionnaire Britannique). Affecté au GHQ (General Headquarters - Grand Quartier Général,) le RFC avait fourni des reconnaissances pendant les premiers mois critiques, quand les Allemands cherchaient à contourner les armées Britanniques et Françaises. La situation militaire fluide obligeait le Quartier Général du RFC à se déplacer fréquemment, suivant les mouvements du GHQ des armées, quand les batailles s’approchaient des ports de la Manche. Finalement, le soir du 8 octobre 1914, le QG du RFC arriva à St. Omer et s’installa dans un petit château. Les Escadrilles ont suivi quelques jours plus tard, accompagnées par une nouvelle formation – HQ Wireless Telegraphy Unit (Section du Télégraphe Sans Fil du QG). Ces machines, supplémentées par Esc.No.6 – récemment arrivée d’Angleterre avec une variété de BE2, Blériot & BE8 – composeraient la force totale du RFC jusqu’au printemps de 1915.
Le QG du RFC était assez modeste, au début ne comprenant que huit officiers sous les ordres du Général Sir David Henderson. Mais ils étaient très à l’étroit, les quelques pièces devant servir à la fois comme bureaux et chambres. Les mémoires de Maurice Baring décrivent clairement le travail du Quartier pendant cette période, avec quelques impressions des personnalités qui s’y trouvaient. « Nous sommes arrivés vers 20.30 et installés dans un petit château sur la colline entre la ville et le terrain d’aviation. Nous n’avions aucune intention d’y rester et donc n’avions envisagé aucun confort. Le château était moderne, la finition, crépi en rouge et blanc. Au rez-de-chaussée il y avait deux salons et une chambre, plus une petite pièce qui servait comme bureau du Colonel Sykes. Un des salons est devenu une entrée, l’autre un bureau. La chambre du rez-de-chaussée appartenait à Brooke-Popham. A l’étage, le Général Henderson avait une chambre et un petit bureau. Salmond, Barrington-Kennett et moi partageaient une autre. Prince Murat avait la troisième et la quatrième était réservée aux autres membres du personnel.» En effet, le QG resta à St. Omer jusqu'à 1916 et revint en 1917, toujours dans le même petit château – loué du propriétaire pour 20fr par jour.
St. Omer devint non seulement la base pour la majorité des escadrilles destinées pour le Front, mais pour le mouvement des avions de remplacement, ceux à essais et à terme – donc une base très animée. Pendant la durée de la guerre, des milliers d’avions parvinrent d’Angleterre en France, un total de 3226 en 1917 et 6217 en 1918. Entre l’inconstance de la météo et la navigation imprécise, le trajet de la Manche était hasardeux – le déploiement d’Esc.29 de Gosport à St. Omer en mars 1916, avec la perte de 14 DH2 est probablement l’exemple le plus spectaculaire des difficultés rencontrées. La distance en direct entre Douvres/Folkestone et Cap Gris Nez n’est que 36Km. ; généralement les escadrilles se déployaient au-dessus de la Manche en direction du sud-est vers la côte de France entre le Cap Blanc-Nez et Calais, puis suivaient les canaux vers le sud à St. Omer. Les équipes d’entretien, transport et Observateurs voyageaient par la mer au Havre, Rouen ou Boulogne, rejoignant leurs pilotes et avions sur leur terrain d’aviation opérationnel. Les pilotes individuels qui rejoignaient la RFC en France devaient se référer à The Pilot’s Pool (Réserve Générale de Pilotes) à St. Omer, dans l’attente d’allocation à une escadrille. Tous les aviateurs récemment arrivés devaient tout d’abord obtenir une allocation de logement, car les cantines autour du camp étaient complètes. Pour ces jeunes hommes, c’était parfois leur premier voyage à l’étranger et ainsi St. Omer devint un symbole de tout ce qui était nouveau pour eux, soit de cuisine, la dimension de la literie ou même le genre d’ablutions !
L’invasion du personnel militaire et l’urgence de logement temporaire et permanent a occasionné des nombreuses difficultés en ville et dans les villages d’alentour. Maurice Baring a enregistré des incidents dûs au manque de logement. Il raconte finir une altercation avec le Maire de Longuenesse en lui montrant une pièce de 10 pfennig trouvée sur le sol du salon – et être pourchassé par un gendarme qui insistait que le Maire n’était pas un espion Allemand. Une autre histoire plus humoristique décrit deux personnes âgées exigeant de porter plainte au Général Trenchard au sujet de la conduite de deux officiers logeant chez elles et leur « grave indélicatesse.» Éventuellement, il fut établi qu’ils avaient l’audace de laver leurs chaussettes dans l’évier de la cuisine.
A mesure que l’RFC prend de l’importance, ainsi son Quartier Général. Quoique suffisamment adéquat pour déploiement suivant la situation opérationnelle, son rôle s’accrut avec le nombre des escadrilles, surtout entre octobre 1915 et juillet 1916, quand le nombre d’avions passa de 100 à 400 et plus. A la décentralisation du RFC en Brigades et « Ailes » en janvier 1916, il devint nécessaire de réorganiser le QG sur un plan plus important. Jusqu’alors la responsabilité des questions techniques avait été une fonction subsidiaire de Col. H.R.M. Brooke-Popham, GSO1 (premier Officier de l’État-Major). Le développement du Front et de son tempo d’opérations avait produit des complications pour le génie et l’administration, nécessitant une réorganisation où se trouvaient un Député-adjudant et un Maréchal des Logis. Robert Brooke-Popham fut choisi à remplir ce nouvel rôle avec le grade de Brigadier-Général (Général de Brigade) dès 12 mars 1916. Un officier expérimenté, Lt.Col. P.W. Game fut nommé et chargé des opérations du QG.
Activités journalières du QG du RFC comprenaient la gestion des unités dans les champs de bataille, et aussi la direction stratégique du Corps en France et la liaison avec le GQG de l’Aéronautique Militaire Française – ce qui nécessitait des spécialistes techniques, des services de renseignement, et personnel de médecine, de photographie, d’approvisionnement et transport, ainsi que des officiers de liaison. Avec l’augmentation de l’intensité de la Guerre aérienne, le nombre de papiers et formulaires augmentaient et il fut nécessaire dès mi-1915, d’imprimer et distribuer un communiqué hebdomadaire relatant les opérations sur le Front, (appelé familièrement « Comic Cuts » - bande dessinée pour enfants, publiée en Angleterre.)
Sir David Henderson commanda la RFC jusqu’en août 1915, quand il revint au Ministère de Guerre. Il fut remplacé par le Colonel H.M. Trenchard, promu au rang de Brigadier-Général le 25 août 1915 et Major-Général (Général de Division) le 25 mars 1916. Hugh Trenchard continua GOC (Général Officier Commandant) jusqu'en décembre 1917, commandant l’RFC pendant les batailles de La Somme et 3ème Bataille d’Ypres. Le QG fut obligé alors à se déplacer temporairement de St. Omer, plus près du Front.
Pour finir, il faut noter que St. Omer, une garnison principale et centre d’activité militaire britannique attira beaucoup de visiteurs pendant la guerre, y compris la famille Royale qui visita le QG du RFC et le terrain d’aviation le 4 décembre 1914, quand le Roi George V et le Prince de Galles iront faire un tour jusqu’au front. Le 5 juillet 1917 ce sera le tour de la Reine Mary qui fera une inspection de la base et assista à une manifestation de vol. Évidemment, il y avait un journaliste présent, car de nombreuses photos demeurent pour la postérité.
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